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Alerte santé : Coloration sans ammoniaque, la tromperie des industriels.

Les colorations sans ammoniaques sont-elles une véritable avancée pour la santé des particuliers et des professionnels ?

Loi sur le contenu des produits et marketing du « sans ammoniaque »

Le 24 mars 2009, le parlement européen a voté un nouveau règlement sur les cosmétiques qui porte sur le contenu des produits et la protection des consommateurs.  L’appellation 1223/2009 remplacera la directive 76/768 EEC. Il entrera en vigueur le 11 juillet 2013.

Ces modifications ont été adaptées en loi nationale, le résultat est un véritable rapiéçage juridique avec des interprétations et applications différentes selon les pays, laissant le public dans le flou le plus total.

La force des formules marketing perd le consommateur et cache la réalité sur la toxicité des produits.

Toutes les marques de colorations capillaires, qu’elles soient vendues en grandes surfaces ou chez le coiffeur trompent bien souvent leurs clients par des appellations qui rassurent.

Le «  sans ammoniaque », « sans paraben » … le «  Dans le respect de la fibre et du cuir chevelu », le « couleur activée par l’huile », le «  sans odeur »…. sont des valeurs sures pour perdre les clients et grands nombres de professionnels.

Mais la grande question est : les utilisateurs vont-ils en tirer profit ?

A priori, non,  car  le «  sans » cache quasi systématiquement  le « avec MEA  » dont les fiches toxicologiques fournies par l’INRS démontrent que la molécule plus précisément nommée Aminoéthanol   n’est pas moins dépourvue de  conséquences nocives sur l’organisme.

Au contraire : L’aminoéthanol, ouvrant moins bien le cheveu que l’ammoniaque, les fabricants sont trop souvent contraints de lui ajouter plus de colorants pour un résultat identique. Les 3 P que redoutent les allergologues : Phénols, para-aminophénols, paratoluylène diamine, sont donc de plus en plus présents dans les colorations capillaires actuelles.

Les particuliers se verront de plus en plus allergiques et les professionnels en plus de ne plus sentir l’odeur masquée du MEA se protégeront de moins en moins et deviendront à leurs tours de plus en plus allergiques et plus touchés par les inhalations d’un produit qu’ils ne reconnaîtront plus comme dangereux. 

A ce sujet, il est à déplorer que les fiches INCI concernant les différentes marques de colorations soient si difficiles à déchiffrer. 

 Les signes sont si inquiétants que l’Union européenne, à travers le comité scientifique de consommation a publié en 2006 une liste de 22 substances interdites dans les colorations capillaires, il reste encore, malgré tout, beaucoup de substances qui font débat, comme la résorcine (pour son impacte cancérigène sur le foie), les PPD ( Para- phénuylène diamine) sont interdites dans toutes les cosmétiques touchant la peau, seule exception : les colorations capillaires où elles sont encore autorisées à hauteur de 6% !

Le substitut de l’ammoniaque, l’aminoéthanol fait bien parti du débat, alors pourquoi tant de publicités mensongères ?

Avec des chiffres d’affaires qui s’affolent et qui ne cessent de croitre, l’industrie cosmétique à tout intérêt à pratiquer l’écoblanchiment (ou « greenwashing »), stratégie de dissimulation hautement efficace pour donner aux marques une image écologique et attirer les consommateurs sur une fausse piste.

Comment un consommateur peut-il bien savoir ce qui peut-être sans danger pour son cuir chevelu ?

Plus fort encore : comment un professionnel peut-il savoir ce qui est plus ou moins bon pour lui ou sa clientèle avec tout l’arsenal qui est déployé pour le faire tomber dans le piège du « sans » ? 

Il faut une sacrée dose de connaissances, de temps et de patience pour savoir de quoi on parle, ce dont un artisan ne dispose pas. Ainsi beaucoup tombent dans le piège du «sans », formidablement bien orchestré par les grosses firmes. 

La solution ?

Prendre du temps, faire des recherches poussées, se former seul sans grandes firmes du moins, s’interroger et ne pas hésiter à remettre en question ce qui est prédigéré pour les particuliers et les professionnels.

Ainsi après de longs mois, il est possible de découvrir que la voie royale est le végétal, mais là aussi le piège peut vite se refermer...

Certaines marques historiquement végétales, ou d’autres lancées par des professionnels de la coiffure flouent tout autant le grand public. Ces produits même s’ils semblent moins nocifs ne sont pas sans danger, car beaucoup des composants forment des nitrosamines, connues pour être cancérigènes, comme le souligne l’étude de Rita Stiens (la vérité sur les cosmétiques). Ces colorations tenant moins bien, il faut les refaire plus souvent, tous les 15 jours voire toutes les semaines pour une couverture moyenne, ce qui est une fréquence plus élevée que pour une teinture avec ammoniaque.

Pour ce type de colorations, dont le packaging vante les bienfaits des plantes et leur innocuité, le constat est désarmant, surtout pour les couleurs foncées qui sont le plus exposées, car elles demandent logiquement plus de pigments. Pour exemple : Les colorants HC blue No 2, HC yellow No 4, basic blue 9, HC red No 3 etc…. même s’ils ont été interdits ou modifiés dans leur utilisation par l’Union Européenne depuis 2009, sont encore actuellement vendus (article écrit en 2013). Les interdictions n’étant pas respectées, il est préférable d’avertir le grand public sur ce qui est bon pour lui. Les femmes enceintes en premier lieu, les malades en second et plus généralement les biens portants pour qu’ils le restent. 

Les seules teintures sans souci sont les couleurs végétales à base de henné, plantes tinctoriales dont la provenance doit-être certifiée bio.

Il est à noter que même dans ce domaine les fabricants usent parfois de substances « nocives » pour conserver ou activer plus rapidement leurs produits, aussi on évitera les marques de henné qui proposent des tons rouges voire violine, ou des tons noirs en une seule application,  car il y a de grandes chances pour qu’elles contiennent du sodium de picramate ou des sels métalliques, qui  mis en contact avec des colorations chimiques ou des permanentes entraineraient immédiatement une réaction exothermique (un fort dégagement de chaleur pouvant aboutir à la cassure nette et soudaine des cheveux).

On évitera également celles qui préconisent des temps de pause réduits,  30 minutes pour obtenir des teintes foncées n’existant pas en couleur végétale bio. Bien évidement  on évitera  les grandes firmes internationales qui font plus de chimie qu’autre chose ou encore les marques qui présentent des poudres trop marron, contenant parfois des PPD pour obtenir plus facilement des teintes foncées.

Pour trouver les bonnes marques de couleurs végétales on se tournera vers les colorations végétales bio labélisées.

Il est bon de savoir qu’une bonne marque de couleur végétale fournira une poudre vert terne et demandera des temps de pause allant pour les foncés de 1 heure à  4 heures.

On saura également que lorsqu’il y a plus de 30% de cheveux blancs, pour une couleur foncée il faudra 2 applications de 2 heures chacune pour une bonne couverture des cheveux blancs… Les temps de pause pouvant-être divisés par deux lorsqu’il y a apport de chaleur (uniquement par casque à vapeur). 

De la même façon que la couleur végétale est artisanale, on ne pourra pas demander un résultat  ultra précis. Un professionnel qui s’engagerait sur ces promesses serait une bonne raison de rebrousser chemin. A ce niveau les professionnels qui se lancent dans la vraie coloration végétale bio savent ce qu’ils vendent, il est donc utile de leur demander la présence de sodium de picramate, la provenance des hennés contenus dans leurs produits.

Un professionnel qui utilise une  vraie couleur végétale est un professionnel qui a été formé. On ne devient pas coloriste végétal en 2 leçons. Les produits vendus sur les sites marchands doivent amener aux mêmes réflexions.

Le végétal se mérite, il est une vraie décision sur laquelle on ne peut revenir que lorsque le cheveu a totalement repoussé. Ainsi on comprend mieux que les grandes marques fassent semblant de se lancer  sur ce qui semble être l’avenir pour la santé comme pour l’environnement.  

Article de: Eve Briat/ Maitre artisan coiffeur.
Site internet : Eve On Air

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Commentaires (2)

Le 24 avril 2024 à 12:10:29

Par Claire

Bonjour,

Je vous remercie pour votre article.
Je viens d'acheter une coloration patrice mulato qui ne me semblait pas trop mauvaise dans sa composition.
Elle contient de:
l aminomethyl, est ce mauvais comme l'amynoethanol?
- hc blue n2, hc red n 3. Quel est le danger de ces ingrédients? Est ce uniquement un risque allergique ou existe t il un risque plus général pour la santé ?
Un grand merci pour votre aide
Claire

Le 31 mars 2014 à 18:31:37

Par CHANTAL

MERCI !!!!! LA TRANSPARENCE EST LE VRAI CHEMIN DE L'HONNETETE DU COEUR ET LA BONNE CIRCULATION DES CONSOM'ACTEURS

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